En fait Paul, en soutenant
que son Christ connu par des révélations est supérieur
à celui de Pierre et Jacques, nous démontre qu'à la
base de la diatribe il y a seulement des Christs imaginaires,
qui excluent de la façon la plus explicite l'existence
d'un Jésus qui se serait fait homme.
Que les deux Christs,
aussi bien celui de Paul que celui des deux apôtres
Pierre et Jacques, viennent tous les deux de visions,
celà nous est encore confirmé par la discussion qui
s'élève entre eux alors que Paul, après la révélation
qu'il a eu sur la route de Damas 14 ans auparavant,
se rendit rapidement auprès de la communauté de Jérusalem
pour lui imposer son évangile : « 14
ans après, j'allais de nouveau à Jérusalem pour exposer
l'évangile que je prédiquais aux personnes les plus
importantes pour ne pas prendre le risque de courir
en vain. Mais de ces personnes importantes je n'appris
rien de plus ». (GL . 2, 6).
Et ce qu'il y a de plus
déstabilisant dans ces évènements c'est que des deux
Christ qui sont à la base des discussions, celui qui
serait le véridique, selon les Actes des Apôtres, est
justement celui de Paul alors que , dans une
énième vision, se retournant vers il lui dit de laisser
la communauté de Jérusalem parce qu'il n'aurait jamais
reconnu le sien comme vrai : « Sors tout
de suite de Jérusalem, dit le Christ à Paul, parce que
les gens d'ici n'écouteront jamais ton témoignage. »
(At. 22, 18).
En effet le Christ qui
est apparu à Paul sur la route de Damas nie la véracité
du Christ prêché par la communauté de Jérusalem qui,
s'en tenant aux évangiles, était un témoin direct, seulement
quelques années avant, de ses prédications, de ses miracles
et de sa passion et de sa mort. Une chose absurde qui
devient encore plus absurde si on pense que dans la
communauté de Jérusalem, outre Pierre et Jacques et
les onze apôtres qui avaient connu personnellement Jésus,
l'Eglise nous a enfilé dedans, ainsi même que la mère
de Jésus, la vierge Marie.
« La supériorité
de sa révélation, Paul tient à l'affirmer en comparaison
avec ceux qu'il appelle avec mépris « supers apôtres »
de la communauté de Jérusalem et surtout de Jacques
et Pierre dit Cefa dans la conviction que seule la sienne
est vraie. Mais comment Paul peut-il parler ainsi des
hommes qui ont eu le privilège de connaître Jésus vivant ?Comment
est-il possible que personne ne se soit opposé à ses
affirmations théoriques basées sur une vision et à son
arrogance faisant remarquer à Paul l'avantage qu'avaient
Pierre et Jacques sur lui lesquels étaient des témoins
directs de la parole de Jésus ?Nous voyons que
personne n'oppose d'objection quand il affirme mieux
connaître qu'eux Christ. Dans aucune de ses paroles
Paul ne laisse entendre que Jacques et Pierre lui ont
dit avoir connu Jésus. Non seulement il ne l'affirme
pas mais il l'exclue se déclarant supérieur à eux. Il
reconnaît seulement ne pas être le premier dans l'ordre
chronologique des révélations en déclarant : « Jésus
est apparu à Cefa, puis aux douze et enfin à lui en
dernier (I Cor. 15, 5). Mais ceci est seulement
une succession de temps
qui selon Paul ne donne droit à aucune hiérarchie étant
représenté par des visions ». (Guy Fau. Op.
Cit. P. 72).
L'affirmation de Paul
alors qu'il dit rien avoir apprit de plus sur le Christ
de la communauté de Jérusalem de ce qu'il avait déjà
apprit de la révélation, n'est ce pas une autre preuve
accablante de la non existence historique de Jésus ?
Qu'est ce que Paul aurait-il bien pu apprendre de ceux,
à l' exception de ce qui peut dériver d'un simple échange
de concepts théoriques, du moment qu'il n'y a jamais
eu aucun Messie incarné ? De quel Messie les apôtres
de la communauté de Jérusalem auraient-ils pu lui parler
si aucuns de ceux qui s'étaient déclarés comme tel en
Palestine ne s'était réalisé ?
Des personnages qui s'étaient
faits passer pour des Messies il y en avait eu plusieurs,
aussi bien parmi ceux appartenant à la lignée des Asmonéen,
tels que Judas le Galiléen, Teuda, Menahem et Elezzaro,
et parmi les aventuriers et les mystiques, tels que
Dosidée de Samarie, Meandro et l'égyptien anonyme, mais
aucun d'eux n'était reconnu comme tel à cause de leurs
échecs. Donc, de quel Messie ou de quel Christ la communauté
de Jérusalem pouvait-elle parler si, comme toutes les
autres communautés essenes, elle était encore dans l'attente
de sa venue comme c'est confirmé dans l'Apocalypse de
68 et confirmé dans celle de 95 ?
L'observation que l'on
pourrait me faire sur ce point elle de me faire relever
que c'est un anachronisme d'avoir placé les échecs de
Menahem et Eleazaro en relation avec les faits racontés
par les Actes des Apôtres parce que, étant advenus en
70 et en 74, ils ne pouvaient être connus par Pierre
et Paul qui réalisèrent leur mission dans les années
précédant l'an 60, il ne pourrait en résulter que arrogant
et inopportun pour le simple motif que les discussions
entre les essenes d'origine païenne et les essenes d'origine
juive en ce qui concerne les lois mosaïques, qui sont
à la base de la controverse entre les deux apôtres,
surgirent seulement après 70 comme la conséquence du
grand afflux des païens convertis à la communauté spiritualiste
essene, et pas dans les années 30, 40 et 50 comme l'Eglise
le soutient faussement dans les Actes des Apôtres, livre
tardif et factieux qui fût écrit par des ignorants seulement
à la fin du II° siècle.
« Les évènements
décrits dans les Actes des Apôtres, il est assez vraisemblable
qu'ils se soient vraiment produits mais, naturellement,
ils doivent être datés quelques décennies plus tard.
La lutte entre le Pietrisme et le Paulinisme sur l'obligation
de la circoncision pour les prosélytes d'origine païenne
est à placer historiquement après 70, quand la nouvelle
religion était constituée des masses toujours plus nombreuses
de la population multinationale de l'empire romain.
Que Paul ait existé
ou non cela ne nous intéresse pas, mais j'admets qu'il
le fût, ou que pour lui, il est certain que dans les
années 60, date à laquelle l'Eglise date sa fin, doit
au contraire être considéré la période de son enfance.
C'est seulement dans les années qui suivent que nous
pouvons trouver les évènements qui sont racontés dans
les Lettres des Apôtres ». (J. Kyevelev –
op. Cit., chap. 9).
Et comme il arrive toujours
à l'Eglise, chaque fois qu'elle cherche à obturer un trou
un autre s'ouvre, comme ça, également dans cet arrangement
des faits racontés dans les Actes des Apôtres que l'histoire
arrange après 70, les contradictions existantes dans les
Livres sacrés apparaissent encore une fois évidentes comme
dans ce cas de la datation erronée des Actes qui nous
amènent à nous demander comment fût-il possible que Pierre
et Paul, morts en 63 – 64, aient pu soutenir des discussions
sur des arguments qui furent traités seulement traités
après 70.
En reprenant l'argument
laissé qui concerne les diatribes entre Paul et Pierre,
nous pouvons dire que ce qu'il en résulte, selon les
mêmes textes sacrés, c'est que tous les deux, avec leur
silence sur la vie du Christ, nient de la façon
la plus évidente la non existence historique de Jésus
Christ .
« Il y a beaucoup
de sérieux dans les preuves que nous tirons de Paul
en ce qui concerne la non existence de Jésus :
Paul ne s'intéresse jamais à la vie terrestre de son
Christ. C'est seulement 14 ans après le début de ses
prédications qu'il se rendit à Jérusalem mais pas pour
s'informer sur la vie du Christ, comme il aurait dû
le faire s'il avait vraiment existé, mais pour imposer
ses propres concepts sur lui. Peut-on manifester plus
que cela, à travers un tel je m'en foutisme, l'inexistence
d'un fait qu'on avait affirmé qu'il soit advenu ?
De son voyage à Jérusalem, Paul ne rapporte rien, ni
même un détail, même minime, sur la biographie de Jésus ;
il se s'intéresse pas aux lieux saints, ne fait pas
la plus petite allusion aux miracles qui sont attribués
à Jésus, il ne nomme ni Pilate, ni Caifa, ni le Sinedrio,
ni Erode, ni les saintes femmes parmi lesquelles il
y aurait dû avoir Marie également, la mère du Sauveur
qui, à ce qu'en dit l'Eglise «était présente dans la
communauté de Jérusalem jusqu'à contribuer à la rédaction
de l'évangile de Luc, et il ne fait aucune allusion
à la passion et à la mort.
S'il avait la plus
petite conviction de son Christ à travers les informations
qu'il a eu de nombreux témoins que l'Eglise soutient
qu'ils fussent dans la communauté de Jérusalem, la première
chose qu'il aurait été naturel qu'il fasse, n'était-ce
pas de demander le plus possible, de s'informer pour
récolter les moindres détails pour connaître au mieux
la vie de Jésus ? Et bien, rien de tout ça :
il continua à prêcher son Christ qu'il a connu par une
révélation sans connaître rien de sa vie terrestre.
Tout cela n'est-il pas une chose absurde inacceptable ?
» (Guy Fau. Op. Cit. P. 71).
Et encore : “ L'Eglise
a senti que l'importance de cette indifférence de Paul
pour l'information directe qu'il aurait dû effectuer
pendant ce voyage à Jérusalem était si forte, qu'elle
a cherché à la réparer en insérant, dans la même lettre
aux Galates, une allusion à un voyage fait précédemment
par Paul, pour pouvoir dire que s'il ne s'était pas
informé pendant le voyage effectué 14 ans après avoir
commencé ses prédications, cela venait du fait qu'il
connaissait déjà la vie du Christ. C'en est vraiment
trop ! L'extrapolation est tellement évidente qu'on
ne peut émettre aucun doute parce que, outre l'analyse
exégète qui en démontre la fausseté, de toutes façons
rien non plus ne se passe dans le premier voyage en
ce qui concerne l'historicité de Jésus, donc Paul continue
d'ignorer tout de sa vie.
Aucun manuscrit ne
parle de ce premier voyage, au moins jusqu'à St Irénée
(la fin du II° siècle) lequel écrivant à St
Paul, démontre qu'il l'ignore. Et puis, le même serment
fait par l'extrapolateur : « Je prends Dieu
comme témoin que je dis la vérité », n'est ce pas
déjà en soi une preuve de la falsification du passage ?
Pour quel autre motif ce serment sinon parce que ce
qui venait d'être dit était faux ? ». (G.
Ory – Cahier du Cycle Rhénan – 1955).
Tout cela est le Paul
apôtre du premier christianisme essene, le Paul partisan
du Christ Filonien qui se développe dans la seconde
moitié du premier siècle donnant lieu aux premiers conflits
entre les essenes d'origine hébraïque et les essenes
d'origine païenne qui, culminant avec l'introduction
de l'Eucharistie, déterminèrent vers la moitié du deuxième
siècle la scission définitive entre les deux courants
qui marquèrent le début du christianisme de la Mère
l'Eglise.
Paul était un essene
qui prêchait un Christ qui l'avait contacté seulement
par une voix, comme l'étaient les essenes Pierre Cefa
et son frère Jacques lesquels, opposant au Christ de
Paul non pas un Christ humanisé, comme il aurait du
l'être s'ils l'avaient vraiment connu, mais un Christ
imaginaire appartenant au monde des rêves et des visions,
ils nient de la façon la plus évidente toute forme d'incarnation.
Pour autant qu'on ait
cherché à cacher la vérité avec des falsifications,
des extrapolations, des rajouts et des effacements,
les Actes des Apôtres restent de toute évidence un livre
essentiellement essene. Il suffit de lire un passage
du second chapitre dans lequel on présente la vie de
la communauté de Jérusalem pour être persuadés sans
l'ombre d'un doute de sa nature essene : «
Ils étaient assidus pour écouter les enseignements
des apôtres et dans l'union fraternelle, dans le partage
du pain et dans les prières. Tous ceux qui étaient devenus
croyants restaient ensemble et ils partageaient tout ;
celui qui avait des propriétés et des biens les vendait
et en faisait profiter tout le monde, selon les besoins
de chacun. Tous les jours ils fréquentaient tous ensemble
le temple et coupaient en morceaux
le pain à la maison en prenant les repas ( agapes
) avec une allégresse et simplicité de cœur louant
Dieu et jouissant de l'estime de tout le peuple. »
(At. 2, 42) et encore plus loin : «
La multitude de ceux qui en étaient venus à la foi
avaient un seul coeur et une seule ame et personne ne
disait que ce qui leur appartenaient était leur propriété,
mais toutes les choses leur étaient communes, en fait
personne d'entre eux n'était dans le besoin, parce que
quand ils possédaient des champs ou des maisons ils
les vendaient, ils apportaient le montant de ce qui
avait été vendu et ils le déposaient aux pieds des apôtres ;
et ensuite il était distribué à chacun selon leurs besoins ».
( At. 4, 32).
A part le fait que le
Temple auquel se réfère le premier passage ne peut être
qu'une synagogue du moment qu'on exclue qu'il puisse
être des églises chrétiennes, comme l'Eglise le prétend,
il suffit de relire ce que Giuseppe Flavio et Filon
écrivirent des essenes et le « Livre des Règles »,
écrit par les Essenes eux-même, pour avoir la confirmation
que la communauté de Jérusalem était ___ essene :
« Les Essenes ont une maison unique pour tous
et les courses sont en commun… Tout ce qu'ils reçoivent
comme salaire journalier ils ne le conservent pas pour
eux, mais ils le déposent dans un fonds commun pour
qu'il soit utilisé au bénéfice de tous ceux qui veulent
s'en servir. » ( Filon Alexandrino).
« Chez les
Essenes la vie communautaire est admirable. On pourrait
chercher en vain parmi eux quelqu'un qui possède plus
que les autres. En fait il y a une loi qui impose à
ceux qui entrent de céder leur patrimoine à la corporation
ne façon à ce que personne ne subisse l'humiliation
de la misère et l' arrogance de la richesse, mais une
égalité qui les rend frères ». ( Giuseppe
Flavio).
Seulement de penser qu'il
puisse y avoir contemporainement deux religions identiques,
pratiquant les mêmes règles et à l'intérieur des mêmes
communautés sans se connaître, ça fait rire. Ou l'une
ou l'autre et puisque l'existence de celle essene est
documentée et riche en preuves, alors que de l'autre
il n'existe rien, je laisse sans commentaire la conclusion
qui en découle.
Me référant à la parole
surlignée en gras ci-dessus, à propos des repas en commun,
je veux préciser qu'avec le mot d'« agape
» les essenes désignaient spécifiquement
ce rite qu'ils faisaient rompant le pain (fratio panis)
pour imiter, mais sans consécration ,
le sacrement de l'Eucharistie du Culte des Mystères.
Imitation qu'ils faisaient pour se substituer à la religion
païenne, et surtout à celle de Mithra qui prévalait
toujours sur les autres, à travers l'imitation de leurs
rites :
« Dans tous
les lieux où il y aura dix hommes du conseil des communautés,
il y aura toujours parmi eux un prêtre : ils s'asseyaient
devant lui, chacun selon son propre grade et ainsi on
lui demandait conseil pour toutes les situations. Et
alors qu'ils se disposaient à table pour manger ou boire
le vin doux le prêtre tendit sa main pour bénir le pain
et le vin doux.
Ensuite, le Messie
d'Israël tendit ses mains sur le pain et ainsi seront
bénis tous ceux de l'assemblée de la communauté, chacun
selon sa dignité.
En conformité avec
ce statut ils se comportèrent ainsi à tous les repas,
alors qu'arrivaient ensemble au moins dix hommes ».
(Des Rouleaux du Qumran : « Règle de
la communauté essene »).
S'il vous est venu d'associer
ces règles avec un certain « dernier repas
», vous avez raison parce qu'en fait,
étant composée d'un groupe d'esseno-zélotes, elle fût
consommée exactement selon la « Règle des la communauté
essenes ». (Cf. La Fable du Christ).
Ces considérations de
caractère général faites, examinons désormais ces cas
spécifiques qui démontreront de façon irréfutable comment
les communautés, aussi bien celle de Jérusalem que toutes
les autres du Moyen-Orient, étaient composées de personnages
typiquement essenes et non pas de chrétiens de la Mère
l'Eglise.
Commençons avec cette
charge religieuse, du « nazireat » qui, pratiquée
dans les siècles qui suivront son institution voulu
par Moïse (Sanson fût un Nazireo ainsi que Jean-Baptiste),
en passant par
la confirmation que vous recevez des Asidei durant la
révolte de Macchabées (I Mc. 3, 48), elle fût conservée
par les Essenes pour ce « respect aux lois de leurs
pères » dont nous parle Filon.
Du Deutéronome :
« Le Seigneur dit à Moïse : « Parle
aux Israéliens et répète leur : quand un homme
et une femme feront un vœu spécial, le vœu de Nazireato,
pour se consacrer au Seigneur, il s'abstiendra de boire
des substances alcoolisées et pendant tout le temps
de son vœu de Nazireato le rasoir ne passera pas sur
sa tête, jusqu'à ce que les jours pour lesquels il s'est
consacré au seigneur soient accomplis, il se laissera
pousser les cheveux. » (Nm. 6. 1).
Dans les Actes des Apôtres
il y a des très nombreuses citations qui nous confirment
la présence des Nazarei dans la communauté de Jérusalem :
« Il se retourna vers Paul et lui dit :
« Fait donc comme nous te le disons : il y
a parmi nous quatre hommes qui ont un vœu à
choisir : prends – les avec toi, accompli la purification
avec eux et paye les courses pour eux parce qu'ils peuvent
se raser les cheveux. » (AT. 21, 23).
Et comme la communauté
de Jérusalem était essénienne, les égyptiens et les
syriens qui s'y trouvaient l'étaient aussi du moment
que c'est en elle que Paul prit la qualification de
Naziréen, comme il en résulte des mêmes Actes des Apôtres :
« A Cencre, Paul se fît tailler les
cheveux pour un vœu qu'il avait fait ».
(At. 18, 18).
Le nazireato qui fait
de Paul un essene nous est confirmé de la façon la moins
équivoque possible dans un autre passage des Actes des
Apôtres dans lequel un avocat, Tertullien de son nom,
l'accuse devant le Grand Prêtre Anania avec ces paroles :
« Nous avons découverts que cet homme est
une pestilence, il fomente de continuer les révoltes
entre les juifs et il est le chef de la secte
des Nazirei. . » ( AT. 24, 5).
D'autres preuves, si
celles–ci ne suffisaient pas pour démontrer que Paul
et ses compagnons étaient des essenes, et de plus entre
les plus zélés et révolutionnaires, il y a d'autres
épisodes, tels que :
a) L'empereur Claude
expulse de Rome en 52 les Juifs qui
étaient la cause de désordres incessants (Giuseppe Flavio
– Guerre Judaïque – et Suétone – La vie des Douze Césars)
et Paul dans ses tours de prédication trouva le gîte,
selon la règle de l'hospitalité qui était en vigueur
dans les communautés essenes (cf. Filon dans le passage
rapporté ci-dessus), précisément auprès d'un couple
faisant partie des juifs révolutionnaires rapatriés
par Claude : « Paul quitta Athènes et
se rendit à Corinthe. Là il trouva un Juif appelé Aquila,
originaire du Pont, arrivé peu après de l'Italie avec
sa femme Priscilla à la suite de l'ordre de Claude qui
éloignait de Rome tous les Juifs. Paul se rappela d'eux
et puisqu'ils faisaient le même métier, il s'établi
dans leur maison. En fait ils fabriquaient des tentes
». (At. 18, 1).
b) Les essenes s'opposaient
à toutes les figures des divinités faites par la main
de l'homme à cause de cette loi que Moïse reçu de Dieu :
« Gardez-vous de ne faire aucune image sculptée
de quelque chose que ce soit, par rapport à ce que le
Seigneur t'a ordonné de faire. Gardez-vous des divinités
faites par la main de l'homme, dieux de bois et de pierre
», et Paul comme un extrémiste essene chargé
de zèle, se mit à détruire toutes les images qui étaient
exposées pour la vente si bien qu'il provoqua dans la
cité d'Ephèse et dans toute l'Asie des tumultes incessants
de la part des artisans qui vivaient de ce commerce.
(At. 19, 23).
(Qui sait qu'aurait dit
ce prédicateur, dans son exaltation d'esseno-zélote,
s'il avait su qu'ils l'auraient fait devenir la colonne
vertébrale d'une religion qui construisit sur les statuettes
et sur les images pieuses des chiffres d'affaires de
milliardaires ?)
c) Pierre, comme un bon
esseno-juif observant des lois des pères antiques qui
interdisaient de manger de la viande animale immonde,
à Dieu qui le tente en lui offrant comme nourriture,
sur une grande nappe tombée du ciel, toutes sortes de
quadrupèdes, reptiles et oiseaux, il répond décidé :
« Non, Seigneur, moi je ne mangerai jamais
rien de profane et d'immonde ». (At. 9, 11).
d) Dans la loi de Moïse
il y a écrit : « Aucun d'entre vous ne
mangera de sang, l'étranger qui séjournera ne mangera
de sang d'aucune espèce que ce soit d'être vivant parce
que le sang est la vie, ni viande de bête morte naturellement
ou étouffée ». ( Lv. 12, 14) et les fidèles
de la communauté de Jérusalem confirment leur judéo-essenisme
en imposant aux convertis païens encore une fois des
lois de leurs patries : « Quand aux païens
qui sont venus à notre foi, nous nous avons décidé qu'ils
s'abstiendront du sang de tous les animaux morts naturellement
ou étouffés ». (At. 15, 19).
e) Le discours fait par
Stéphane avant de mourir, n'est-il pas un panégyrique
des lois mosaïques confirmant sa nature essene ?
(At. 7, 1 et etc …)
f) et une autre preuve
indiscutable témoignant de l'essenisme de Paul ne nous
vient-elle pas de son discours sur le mariage ? :
« … aux non mariés et aux veuves je dis :
c'est une bonne chose pour eux de rester comme je suis
moi, mais s'ils ne savent pas vivre dans la continence
ils se marient, c'est mieux de se marier que de brûler
(brûler l'espèce humaine) ». (I Cr. 7).
En fait dans ce passage
Paul nous est montré dans le rôle d'équilibreur entre
les essenes favorables au mariage et les Essenes eux
qui sont contre dont Giuseppe Flavio nous parle ainsi :
« Les Essenes dédaignent pour eux-même le
mariage, mais ils adoptent les enfants des autres, alors
qu'ils sont encore arrangeant dans leurs enseignements :
ils les considèrent comme parents et les modèlent selon
leurs coutumes … IL existe aussi un autre groupe d'essenes
qui pour générer la vie, par habitude et législation
son en désaccord sur la question du mariage. Ils retiennent
que ceux qui ne se marient pas amputent une part très
importante de la vie et donc la propagation de l'espèce,
si bien que si tous adoptaient la même opinion favorable
au célibat le genre humain disparaîtrait bien rapidement ».
(G. Flavio. Guerre Judaïque – Mondadori – IV –
p. 58 – 61).
Et d'autres preuves démontrant
que Paul est un prédicateur essene nous viennent encore
de l'approfondissement de l'étude des textes sacrés,
dont le suivant qui a été traité par les Actes des Apôtres :
« Il y avait à Damas un disciple du
nom de Anania. Dans une vision le Seigneur
dit à Anania : va sur la route appelée
Droite , et cherche dans la maison
de Judas untel qui porte le nom de
Saule de Tarse ;
pose tes mains sur lui pour récupérer la vue. Alors
Anania y alla, entra dans la maison, posa ses mains
sur lui et tout à coup Paul récupéra la vue et il fût
immédiatement baptisé ». (At. IX, 11).
Exégèses du passage :
« Après avoir perdu la vue sur la route de
Damas, Paul alla se réfugier dans la « maison
de Judas », laquelle se trouve dans une
rue appelée « Droite » .
En apparence, cette maison pourrait sembler être celle
d'un homme qui s'appelait Judas. Mais nous nous savons
maintenant à travers les commentaires de Habacuc, que
l'expression « maison de Judas »
désignait la communauté essene de Damas. Le
rapport existant entre Paul et la communauté essene
qui est exprimé par le passage des Actes, ne peut être
qu'une dernière confirmation de la nature essene de
Paul. (Guy Fau. Op. Cit. P. 217).
Et encore : “ En
ce lieu Paul reçu l'imposition des mains par un homme
déclaré comme disciple. Disciple de qui ? Ce n'est
pas dit, mais plus loin dans le passage XXII, 12, il
est expliqué qu'il s'agit d'un « juif observant
de la loi, hautement estimé par tous les juifs résidents
là-bas. » Ce n'est donc pas un chrétien. Que peut
donc être ce juif observant de la loi, qui reçoit une
vision du Seigneur, sinon un chef d'une communauté essene ?
(Guy Fau. Ibidem).
« Anania baptisa
Paul. Qui pouvait baptiser à Damas, lieu où se déroulent
les faits, du moment que le baptême était encore inconnu
aussi auprès de la communauté de Jérusalem (exception
faite de Jean dit le Baptiste) et qui plus est personne
n'était qualifié pour effectuer un baptême chrétien,
sinon un représentant des essenes chez lequel il existait
le baptême déjà depuis longtemps avant ? »
(Guy Fau. Ibidem).
« Anania dit
encore : « Le dieu de nos pères t'as prédestiné
à connaître sa volonté, à voir le Juste ».
(At. XX, 14). Qui d'autre peut être ce juste sinon
le Maître de Justice des Essenes ? Le Juste par
excellence ? ». (Guy Fau. Ibidem).
« C'est très
intéressant d'étudier les lettres de Paul pour y chercher
toutes les idées ou formules qui peuvent faire référence
à l'essenisme et être interprétées selon la doctrine
et la pratique essene. Le nom de Belial, donné à Satan,
est utilisé dans les manuscrits du Qumran. Paul parle
de la « communauté des Saints » et des « élus
de la grâce », qui sont des concepts essenes. Il
prêche la chasteté et la continence ( I Cor. 7), vertu
essene, et comme les essenes il condamne la fornication.
(I Cor. V, 4 – VI, 8). Il prêche une morale essene (Rom.
XII) etc… ». (Guy Fau. Ibidem, p. 219).
« Quiconque
en fût l'auteur, l'interpolateur, quelle qu'en fût la
période à laquelle les textes attribués à Paul furent
compilées, on peut rapporter tout ce qui est écrit dedans
aux Essenes et à leur maître de Justice. ».
(A. Ragot. Paul de Tarse. (Cahier du cycle Rhénan. 4°
trim. 1963).
Paul
et la Gnose.
Le premier siècle passé
sur les prédications d'un Logos, qui s'était fait connaître
seulement à travers les visions, est fini, nous nous
retrouvons au second avec un Logos que l'évolution religieuse
a transformé, passant d'une vois à un Sauveur qui, bien
que restant essentiellement spirituel, est descendu
sur la terre en prenant une forme humaine, et ce qui
nous surprend encore plus de la transformation même
c'est de voir que Paul, mort en 63, en est devenu le
défenseur.
Pour comprendre Paul
dans son absurde rôle de prédicateur d'un Christ gnostique
conçu au second siècle, c'est à dire cinquante années
après sa mort, et donc toutes les incohérences idéologiques
et les anachronismes qui en dérivent, il est opportun
de connaître le concept de base de cette philosophie
appelé gnostique sur laquelle il fût
construit.
Gnoses :
« Forme de connaissance supérieure, d'origine
divine, proposée par une série de mouvements de pensée
pour le salut de l'âme ». Définition qui,
pour autant qu'elle soit claire, mérite toutefois d'être
amplifiée : « Dans le monde intellectuel
d'Alexandrie d'Egypte, pendant le second siècle
, le problème religieux est inséré dans l'ambiance
d'une expérience philosophique et mystique mature. Les
docteurs alexandrins font la différence entre la foi
acceptée selon une forme instinctive populaire et la
foi qui au contraire vient de la découverte de la vérité
religieuse à la suite d'une réflexion et de raisonnements
d'inspiration cosmique.
De Dieu, quelle source
de lumière placé au centre du cosmos, s'éloignent, comme
les rayons du soleil, des entités incorporées, c'est
à dire essentiellement spirituelles, appelées « Eons »,
lesquelles deviennent toujours moins parfaits au fur
et à mesure qu'ils s'éloignent de lui comme il advient
que la lumière s'affaiblisse en en se distanciant de
sa source. Le dernier éon, représenté par l'âme humaine,
venu au contact de la matière corruptible ,
est tombé dans les ténèbres devenant, par conséquent,
esclave de douleur, du mal et de la mort.
L'homme pourra se
libérer de la servitude de la matière seulement à travers
une recherche rationnelle ( gnoses )
qui lui permettra de reprendre connaissance de sa divine
nature. ( Divinisation ).
Comme Dieu désire
le retour de l'homme à la perfection primitive, il lui
envoie, dans un geste d'amour, le modèle parfait de
l'homme spirituel qui lui enseignera
suivant son exemple la morale juste à suivre pour qu'il
puisse de détacher de la servitude de la matière.
Mais en opposition
au programme divin, il y a les Archontes, esprits du
mal, qui cherchent à le faire échouer en persécutant
et en tuant celui que Dieu a envoyé sur la terre en
qualité de rédempteur ». (M. Craveri . Evangiles
Apocryphes – Einaudi – p. 476).
Ce modèle parfait (Maître
de Justice) qui pendant tout le premier siècle a été
sollicité à travers la figure du Logos filonien, par
des hymnes et des prières pour descendre sur la terre,
fût de but en blanc traduit en un Messie qui s'était
déjà réalisé, comme il en résulte des sentences et des
dires qui lui
furent attribué et par
le philosophe Marcion qui dans son évangile arriva carrément
à écrire sur lui une biographie avec tant de dates,
de lieux et de personnages se référant à la vie terrestre.
Cette prétention de soutenir
qu'une personne ignorée de tous est véritablement venue,
c'est à dire l'intro l'intervention dans l'histoire
d'un Messie dont la vie est inconnue par tous, qui ne
peut que résulter comme une chose absurde au bon sens
et à la raison, fût soutenu par les essenes gnostiques,
tels que les adeptes de la Bible, ayant recours encore
une fois à ce transcendantal duquel il se fait dépendre,
parmi toutes les nombreuses vérités, l'infaillibilité
des prophéties. Et ce fût ainsi que, invoquant la prophétie
d'Isaia qui avait annoncé qui personne ne se serait
rendu compte de lui, j'imposerai son passage comme sur
la terre comme un fait advenu historiquement :
« Lui ( Le Messie), après être passé
parmi les hommes de manière tellement humble et modeste
dans le but de n'être reconnu par personne, suivra son
bourreau en silence et docile comme un agneau qui est
conduit à l'abattoir ».
Si l'on considère seulement
que l'historicité de la vie de Jésus tient sur cette
prophétie invoquée par les gnostiques, n'est-ce pas
plus que suffisant pour nous convaincre de sa non existence
historique ?
Et comme ce fût simple
de trouver la justification de l'arrivée effective du
Christ en se rappelant une prophétie, il fût également
très simple de démontrer comment le Christ a pu développer
toutes les fonctions humaines en restant pourtant un
esprit très pur : « Le Sauveur, ayant
tout toléré, devenant maître de lui-même, il était arrivé
au point de continence que la nourriture qu'il mangeait
ne se corrompait pas à l'intérieur de son corps parce
que à l'intérieur de lui la matière ne pouvait de corrompre.
Il mangeait et il buvait comme un homme mais d'une manière
très particulière, en ne restituant pas les aliments ».
(De l'évangile gnostique de Valentin). Et cela
n'est rien en face de tant autres stupidités soutenues
par la théologie !
En considérant que nous
sommes au début du deuxième siècle et que le Christ
a conclu sa vie seulement 70 – 80 années auparavant,
qu'est ce qui pourrait résulter d'autre en recours à
une prophétie pour soutenir l'existence de Jésus sinon
une dernière preuve démontrant sa non existence historique ?
Nous sommes dans la première
moitié du second siècle et tous nient encore l'incarnation
du Christ, Marcion, Papia, Carpocrate, Valentin, Nicolas,
Basilide, les Douze la nient et tous les autres théologiens
et philosophes de l'époque et personne ne la confirme.
Et ce sera justement
à travers cette prophétie que les gnostiques s'approprieront
Paul, le prédicateur d'un Logos qui s'était fait connaître
seulement à travers les visions, pour le transformer
en partisan de leur Messie gnostique, lui faisant écrire :
« De la descendance de David, selon la promesse,
Dieu trace pour Israël un Sauveur. Les habitants de
Jérusalem et leurs chefs ne l'ont pas reconnu
et en le condamnant ils ont accomplis les paroles
des prophètes ». ( At. 13, 23).
Nous trouvons ainsi en
face de deux Christs pauliniens totalement différents,
l'un du premier siècle, qui contacta du ciel les hommes
à travers les visions, et l'autre du début du II° siècle,
qui a déjà accompli sa mission avec tant de condamnés
à mort effectués par les habitants de Jérusalem sur
l'instigation des Archontes (anges du mal), que pouvons-nous
conclure d'autre sinon que Paul, ne pouvant être partisan
des deux aussi bien pour la contradiction existante
entre eux que pour l'anachronisme de sa mort qui advient
en 63, sinon qu'il fût utilisé par les gnostiques (très
probablement par Marcion lui-même), pour donner de la
crédibilité au Sauveur même ?
La transformation conceptuelle
qui porte Paul à se faire le défenseur d'un Christ gnostique
conçu seulement dans la première moitié du II° siècle,
ne peut être que l'œuvre de falsifications, d'ajouts
et de stratifications effectuée dans ses Lettres avec
une telle évidence que c'est indéfendable :
« Comme pour
Marcion la mort du Seigneur est advenue par la volonté
des Archontes, ainsi pour le Paul gnostique le Christ
est tué par les « Principes des ténèbres »
(Guy Fau. P. 81 – op. cit).
Et le Paul se confirme
encore partisan du Christ gnostique dans de très nombreux
passages reportés aussi bien dans les lettres que dans
les Actes desquels, pour une brieveté que nous nous
sommes imposés à respecter dans cette relation, nous
en reportons seulement quelques-uns :
« Dieu a envoyé
son propre fils en une chair semblable à
celle du pêcher ». (Rm. VIII, 3).
« Christ bien
qu'étant de nature divine, se déshabilla lui-même assumant
la condition de serviteur et devenant semblable
aux hommes il nous est apparu sous forme humaine ».
(Fil. 6).
Et selon le point jusqu'auquel
ils soutiennent les gnostiques, qui pour démontrer que
le Sauveur n'a pas une naissance terrestre ils le rapportent
au prêtre Melchisédech déclaré privé de généalogie par
la Bible, ainsi Paul écrit : « Jésus
est entré dans le sanctuaire comme précurseur, étant
devenu Grand Prêtre à la manière de Melchisédech. Lui,
sans père, sans mère, sans généalogie, fait
semblable à un fils d'homme, reste prêtre éternellement ».
( Ebr. 7, 1).
Une autre preuve démontrant
comment Paul fût utilisé par le courant gnostique nous
vient du passage qui se réfère à ce mage Simon qui fût
utilisé par le gnosticisme pour combattre la magie qui
était en train de reprendre auprès des essenes d'origine
païenne qui s'éloignaient toujours plus d'un Christ
rendu trop complexe, et donc incompréhensible, par les
théories gnostiques : « Elimas, le mage,
cela signifie son nom, fît opposition à Barnabé et à
Saule qui pensaient parler au proconsul de leur foi.
Alors Saule, dit aussi Paul , le fixant
dans les yeux l'accusa d'être un homme plein de fraude
et de malice, fils du diable et boulversant les vois
droites du Seigneur ». (At. 13, 8).
Il serait suffisant de
remarquer seulement qui celui qui rapporta le fait confond
le surnom Saule (boiteux) avec le vrai nom, jusqu'à
écrire « Le Boiteux, dit aussi Paul »,
pour nous confirmer que ce passage ne peut être qu'une
extrapolation grossière faite par idiot qui ne connaissait
pas non plus le nom de celui qu'il utilisait pour ses
falsifications.
Ainsi le Paul gnostique
du second stade des métamorphoses Messénienne connu,
le Paul qui continue encore à nier toute forme d'humanisation,
passons au troisième et dernier stade dans lequel il
est transformé par les chrétiens, les derniers arrivés,
partisans de l'incarnation du Christ.
Le
Paul chrétien.
(De
la Sainte Mère l'Eglise).
Etant donné la prédisposition
de Paul à suivre comme un fantôme l'évolution christologique,
nous n'essayeront certes pas comme par merveille de
le retrouver dans nos pieds dans la seconde moitié du
II° siècle tel un ardent défenseur du Christ l'homme
né d'une femme dont l'incarnation sera à la base de
la nouvelle religion qui partira sous le nom de « christianisme
de la Mère l'Eglise ».
A la suite de la séparation
des essenes d'origine hébraïque des essenes d'origine
païenne déterminée par l'institution du sacrement de
l'Eucharistie, la communauté de Rome, dans la décision
qu'elle avait pris de donner à son propre Chrsit l'incarnation,
repoussant toute théorie gnostique, expulse Marcion
en le déclarant hérétique mais en conservant son évangile
et les lettres de Paul pour construire à travers eux,
comme nous l'avons vu, ses propres évangiles et sa propre
doctrine. Mais pour autant qu'ils aient pu avoir effectué
pour transférer au christianisme naissant l'historicité
de la religion essene, les falsifications, les superpositions
et les extrapolations qui suivront sur eux, ils ne furent
pas suffisamment soignés pour éliminer toutes les contradictions
dont ils sont pleins, contradictions et anachronismes
qui nous permettent de démontrer que le Christ incarné
est construit comme tel seulement après l'expulsion
de Marcion de la communauté de Jérusalem en 144.
L'Eglise, telle une nouvelle
religion qui sort après 150, n'ayant pas de documents
qui démontrent l'existence du Christ et des chrétiens
dans les années précédant cette date, chercha à se procurer
(comme elle est encore en train de le faire à travers
les falsifications qu'elle tente d'effectuer sur les
manuscrits de la Mer Noire) en recourant à toutes sortes
d'imbroglios : ils falsifièrent les auteurs contemporains,
tels que Giuseppe Flavio, Filon, Tacite, Sénèque et
d'autres, ils s'inventèrent des auteurs auxquels furent
attribués les évangiles et des textes ressortis des
sources païennes et essene, ils brûlèrent les témoignages
qui s'opposaient à leurs intrigues, usurpèrent aux essenes
spiritualistes leurs concepts religieux, les usages
communautaires et la même appellation de chrétiens qui
avait été donné aux païens aussi bien avec sa signification
méprisante.
Ils construirent sur
Jean le Presbytère (Cerinto), qui est né et a vécu à
Ephèse, et qui est mort en 135 sous la figure de Jean
l'Evangéliste, ils transformèrent l'eschatologie guerrière
de l'Apocalypse, dans son concept de réalisation imminente,
dans l'attende d'un jugement universel qui se réalisera
à la fin des temps, firent devenir Filon chrétien, s'approprièrent
des martyres du mouvement révolutionnaire juif les faisant
passer pour leurs et, surtout, ils cherchèrent à faire
disparaître toute trace des esséniens dont l'existence
aurait ridiculisé toute intromission dont ils avaient
besoin pour se donner une base historique.
Quand j'ai demandé à
deux prêtres s'ils connaissaient les, essenes, un m'a
répondu qu'ils étaient une tribu pas très bien identifiée
qui était passée en Palestine au premier siècle avant
Christ sans laisser de trace, et l'autre qu'il ne les
connaissait pas.
Parmi tant de personnages
qui sont utilisés par l'Eglise comme témoins de l'existence
de Jésus, si Paul prend un importance prédominante cela
dépend surtout du charisme qui lui vient de Marcion
qui le présenta comme un personnage historique, un charisme
de prédicateur qui, étant déclaré qu'il existait à l'époque
de Pierre et Jean, il aurait constitué une garantie
de vérité sur tout ce qu'on lui aurait fait dire.
En falsifiant les Lettres
que Marcion avait apportées avec lui de la Syrie avec
son évangile et en en ajoutant d'autres, Paul