Bin
Laden et Jésus-Christ
La
figure d'un Jésus révolutionnaire, construite par le
socialisme sur une idée de Hegel qui se préfixait de
combattre le Christianisme en le politisant, n'est pas
du tout nouvelle dans l'histoire christologique. Déjà
un siècle et demi avant la naissance de Jésus - ou plutôt
de Jean de Gamala sur lequel le Christ fut construit
- les Maccabées, fondateurs du Parti Judaïque, avaient
déjà construit un Messie à la double figure: celle du
religieux et celle du politique. Double figure qui,
à la suite de la défaite de l'armée essénienne-judaïque
en l'an 70 après notre ère, se divisa en régénérant
le conflit qui existait déjà entre les deux Messies
soutenus, l'un par le courant religieux et l'autre par
celui politique, avant la révolte des Maccabées, c'est-à-dire
lors des siècles V, IV et III qui suivirent la constitution
du monothéisme hébraïque après la libération de la captivité
de Babylone.
Ces
deux Messies, qui au cours de vingt-six siècles se sont
unis et éloignés comme les plis d'un accordéon, nous
les retrouvons encore une fois réunis ensemble en la
personne de Ben Laden lequel, tel un cavalier de l'Apocalypse,
s'est mis en tant qu'homme à la tête d'une armée en
qualité de condottiere, et en tant que Messie pour imposer
une idéologie religieuse. Dans ce programme d'impérialisme
théocratique soutenu par Ben Laden contre le monde de
l'occident, nous revivons, par le moyen de la FABLE
DE CHRIST, les révolutions judaïques combattues par
les Esséniens, au début contre les Hellénistes puis
ensuite contre les Romains, comme si elles étaient reportées
par une chronique actuelle.
Les systèmes de combat utilisés aujourd'hui par les
Talebans en Afghanistan sont les mêmes que celles qui
rendirent imbattables les Esséniens, il y a vingt siècles.
La
même exploitation du territoire qui avec ses anfractuosités,
ses cavernes et montagnes les rend inexpugnables. Les
mêmes méthodes de combat sous forme d'embuscades et
de sabotages contre les troupes occupantes et d'actions
terroristes contre les populations civiles qui leur
sont hostiles.
Une même organisation des troupes de guérilla subdivisées
selon le schéma qu'appliqua Judas l'Asidéen, fils de
Mattathias le Maccabée, pour combattre Antiochos IV,
roi des hellénistes.
Et mêmes centres d'instruction pour former les combattants.
(Kimberth Qumran)
Mêmes
recherches, de l'un et de l'autre côté, d'alliances
qui résulteront souvent infidèles et traîtresses car
mues par des intérêts d'opportunisme. Mêmes idéaux politiques
et religieux exprimés dans leurs livres (aujourd'hui
le « Manuel du Révolutionnaire », hier la « Bible »).
Les mêmes martyrs qui affrontent la mort dans la certitude
d'avoir comme récompense une vie de béatitude éternelle,
et tant d'autres analogies qui nous donnent l'impression
de lire, grâce à la FABLE DE CHRIST, une chronique actuelle.
Ce
qui change dans la guerre d'aujourd'hui sont seulement
les noms des personnages qui, dans la réalité de leur
comportement, résultent en tout et pour tout identiques
à ceux qui soutinrent la Révolte des Maccabées et les
Révolutions Messianiques.
Ben Laden n'est autre que l'un des nombreux chefs révolutionnaires
qui se succédèrent lors des guerres contre la Grèce
et Rome, comme Mattathias le Maccabée, Judas l'Asidéen,
Simon, Jonathan, Ezéchias, Judas le Galiléen, et enfin
Jean de Gamala sur lequel a été construite la figure
de Christ.
La FABLE DE CHRIST, en nous montrant les analogies entre
la guerre combattue aujourd'hui au Pakistan, au nom
d'Allah, et les révolutions soutenues par les guérilleros
esséniens en Palestine, au nom de Yahvé, nous fait comprendre
comment les causes qui l'ont produite dérivent de la
haine que seulement les religions monothéistes sont
capables de susciter dans l'homme. Cette même haine
qui porte les chrétiens à considérer comme un ennemi
à abattre quiconque s'oppose au programme de leur impérialisme
universel : les croisades en sont un autre exemple.
Croire que la guerre contre Ben Laden ne soit pas aussi
une guerre entre le christianisme et l'islamisme signifie
n'avoir rien compris de l'impérialisme monothéiste. |